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Autant en emporte la brume : Chef-d'œuvre d'Eiko Hanamura, pionière de shojo manga

Japan Stories

Le 17 octobre 2023

Chef-d'œuvre d’Eiko Hanamura, pionnière du shojo manga
Exposition à l’occasion de la publication de l'édition française d ‘Autant en emporte la brume 

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Autant en emporte la brume est un drame familial novateur,
décrivant la vie amoureuse des parents du protagoniste à une époque où les histoires romantiques étaient inexistantes dans le manga pour filles. Il fut publié en série dans Shûkan Margaret (éd. Shueisha) durant 30 numéros en 1966.

En 1975, il fit l'objet d'un feuilleton télévisé sous le titre Secret de famille. À cette époque où les mangas étaient perçus comme étant « pour les enfants » et les adaptations en prises de vue réelles basées sur des mangas étaient toutes des sports et des comédies pour adolescents, la diffusion du drama pour adultes fut même critiquée par certains acteurs de l'industrie. Cependant, avec les vedettes Kumiko Akiyoshi et Kimiko Ikegami dans les rôles principaux, et la chanson générique
Ano hi ni kaeritai (Je veux retourner à ce jour) chantée par Yumi Matsutoya (Yumi Arai à l'époque, autrice-interprète des génériques de films d’animation Kiki la petite sorcière et Le vent se lève de Hayao Miyazaki), ce drama devint un énorme succès et le précurseur des récentes adaptations de shojo manga en prises de vue réelles.

Parallèlement au feuilleton, une version romanesque du manga, Secret de famille (écrite par Eiko Hanamura), et un manga d'autoremake, Shiroi bojô (éd. Shogakukan), qui s'inspire du feuilleton télévisé et augmente l'âge du personnage principal, furent publiées. 

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Autant en emporte la brume, édition française aux éditions AKATA (Collection Héritages)
Sortie le 12 octobre 2023

Natsuko est une enfant heureuse. Grâce à son père, travaillant pour l’industrie du lait, elle vit loin du besoin et de la misère. Mais quand un jour, à l’occasion d’un voyage à Hokkaido, elle croise la route d'une mystérieuse jeune fille dans la brume, elle pourrait bien découvrir certains secrets de famille dont elle ignorait tout. Quel impact aura cette rencontre sur sa vie ? Quels sont les drames qui ont chamboulé le passé de sa mère ? Au fil des mois qui s'écoulent, Natsuko devra grandir bien plus vite qu’elle ne l’aurait cru... 

https://www.akata.fr/publications/autant-en-emporte-la-brume 

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Exposition à Art Shopping Paris 2023 pour célébrer la publication

Des impressions giclées de haute qualité reproduisant le plus fidèlement possible les couleurs vives et les coups de pinceau réalistes des illustrations d’Eiko Hanamura seront exposées et vendues. Des planches du manga Autant en emporte la brume seront également présentées sous forme de giclée.

ART SHOP PING PARIS – 20 au 22 octobre 2023 Carrousel du LOUVRE
99, rue de Rivoli
75001 Paris

Vendredi 20 octobre : 19h -22h (uniquement sur invitation) Samedi 21 octobre : 11h-20h
Dimanche 22 octobre : 11h-19h (dernières entrées à 18h30) Vernissage : vendredi 20 octobre 2023, à 19h00
https://www.artshopping-expo.com/ 

Eiko Hanamura (9 novembre 1929 - 3 décembre 2020)

Née à Saitama, dans une famille de commerçants. Après sa naissance, ses parents divorcent. Avec sa mère, peu présente à la maison, la jeune Hanamura est surtout élevée par sa grand-mère. Elle fréquente le lycée pour filles de Kawagoe, mais perd hélas sa grand-mère avant la fin de la guerre. Appréciant particulièrement le travail de l’illustrateur Jun'ichi Nakahara, elle intègre l’université d’art et de design de Joshibi, mais elle arrête ses études avant la fin. Elle quitte son foyer avec l’homme qui deviendra son mari, qu’elle rencontre grâce à son amour pour le théâtre.

A deux, ils s’installent à Osaka. C’est là que, sous l’impulsion de Toshihiko Fujiwara, propriétaire d’une petite librairie de location, qu’elle participe à la revue de prêt (« kashibon ») Niji. Sa première histoire courte, intitulée Murasaki no Yousei (Lit.: "la fée violette") est ainsi publiée en 1959.

Pendant des années, elle dessinera des récits pour ces revues de prêt. Elle rencontre à cette époque de nombreux auteurs devenus cultes aujourd’hui, tels que Umezz, Takao Saito.

Remarquée par des éditeurs de manga, elle finit par être courtisée par Kodansha. C’est finalement en 1964 qu’elle fait ses débuts officiels dans le monde du shôjo manga en publiant dans Nakayoshi l’histoire Shiroi Hana ni tsuzuku michi. Par la suite, tous les éditeurs la contactent et elle publie dans de très nombreuses revues.

En 1975, son manga Autant en emporte la brume (Kiri no naka no shojo) devient le premier shôjo manga à être adapté en série TV (sous le titre « Katei no himitsu »), sur la chaine TBS.

En 1989, elle reçoit le 18e prix d’excellence de la Japan Castroonists Association.

En 1997, son adaptation en manga du Dit d’Ochikubo remporte le Grand Prix Manga du 1er Japan Media Arts Festival.

En 2007, elle est sélectionnée pour représenter le Japon à l’association des Beaux-Arts de France au Musée du Louvre.

En 2017, elle reçoit un prix d’honneur de la part de la Société nationale des beaux-arts français.

Elle s’éteint le 3 décembre 2020.

On peut dire aujourd'hui qu'elle fait partie, sans l’ombre d’un doute, des pionnières méconnues du manga féminin. S’émancipant des codes graphiques imposés par les hommes - et cela dès l’époque où elle dessinait pour des magazines de prêt - elle est connue pour l’esthétisme fleuri et lyrique de ses oeuvres. On reconnait ses personnages à sa manière de dessiner leurs cils inférieurs. Elle a été parmi les premières à introduire des thématiques adultes dans les shôjo mangas pour adolescentes et n’a cessé de travailler pendant toute sa vie. Autant illustratrice qu’autrice de mangas, elle s’est attaquée à des genres aussi variées que la romance, la comédie, le suspens ou le récit historique. Femme humble et toujours souriante, au-delà de son impact chez les lecteurs, elle était aussi particulièrement appréciée par les collègues mangakas. Elle a sans aucun doute marqué le coeur de tous ceux qui ont eu la chance de la rencontrer…


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