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Loin de moi - Premier chapitre -

Hitonari Tsuji

Le 7 juillet 2024

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1.
À l’école maternelle, je me demandais pourquoi je ne savais pas ce à quoi pensait Hiroshi ou Yuko. Ce questionnement concernait tout mon entourage, que ce soit mes parents, mon petit frère ou mes enseignants. Je compris alors que l’homme était un être qui ne comprenait que lui-même et ce fut pour moi une grande révélation. 
À cette époque, la représentation que j’avais du « moi » était largement inspirée des robots des univers manga. Un petit moi se trouvait dans une salle de contrôle nichée dans mes globes oculaires et, tout en observant le monde, prenait les commandes d’un moi, plus grand. Un demi-siècle plus tard, cette allégorie demeure dans ma pensée : « Moi et les autres » est une structure qui m’habite encore.

 2.
À l’école élémentaire, Dieu intervint. Je m’explique. Un jour, je tombai amoureux. Non seulement je n’avais pas accès à son cerveau mais en plus, je me demandai pourquoi je n’avais aucune idée de ce qu’elle faisait ni d’où elle était quand je ne la voyais pas. Je pouvais la côtoyer à l’école mais elle disparaissait aussitôt la fin des cours. C’est pourquoi ma réflexion aboutit au « scénario de Dieu ». 
En somme, je ne serais qu’une marionnette manipulée par un metteur en scène. Emiko connaîtrait le même sort. Elle entrerait dans ma vie à neuf heures du matin et en sortirait vers seize heures. Je réfléchis à ce qu’elle devenait en dehors de ma vie. J’en conclus que Dieu rangeait Emiko dans sa malle de comédiens où elle patientait jusqu’à sa prochaine apparition.

3.
Hier, j’ai reçu un mail de Tsutomu Nakamura, un ancien camarade de judo devenu avocat international. Quelle surprise. Au lieu d’être curieux de ses dix dernières années le concernant, j’ai considéré qu’il sommeillait dans la malle des comédiens. Certes, c’est improbable mais l’étrangeté se dissipe dans l’irréel. 
En évoluant à travers le collège et le lycée, je pris conscience du monde séparé de moi. Je réfléchis avec passion au pourquoi du comment de l’univers. Pourquoi suis-je né au Japon, et non en Afrique ou en Amérique ? Où sont les limites de l’être humain ? Pourquoi ne puis-je être lié à tous mes semblables ? Et d’ailleurs, pourquoi y aurait-il plus d’inconnus que d’individus que je rencontrerais un jour ? Mes interrogations étaient sans fin.
Finalement, je suis parvenu à réfléchir sur l’essence de l’homme. Plus je prends conscience de l’étendu du monde et plus j’en reviens aux questions existentielles centrées sur moi.

4.
Ces questions se développent à tel point qu’y répondre devient l’un des buts de ma vie et constituent les socles de mes créations, que ce soit les peintures ou les romans. Avec les années, j’ai trouvé quelques réponses mais, ces derniers temps, je tente de m’en détourner. Je me préserve de résoudre certains mystères par peur de perdre une raison de vivre. En effet, l’ignorance me semble être un moteur puisque l’homme signe sa fin dès qu’il franchit le stade de l’éveil. Faut-il probablement craindre la vérité absolue.
Un jour, on m’a raconté qu’on demandait aux patients gravement malades ce que représentait pour eux un certain tableau. Cette interrogation servirait de béquille pour aller de l’avant. Cette information m’a paru sensée puisque je considère les questions existentielles comme vecteur de vie. En tout cas, depuis maintenant soixante ans, je trace mon chemin grâce à cette impulsion. C’est pourquoi un sourire anime mes lèvres quand je me dis qu’après tout, on pourrait très bien tirer sa révérence en questionnant encore le sens de la vie. Il est important de ne pas savoir, de ne pas comprendre.
Ne pas feindre la connaissance et s’émerveiller de tout sont peut-être une source de jeunesse.
Puisqu’il y autant d’humanités que d’hommes, il est inutile de s’indigner après chaque brimade insignifiante. S’accorder une reconnaissance puisée dans la majesté du monde me semble le plus important.       

Texte original

ぼくから遠く離れて 1



1,

幼稚園児の頃、なぜぼくはヒロシ君やユウコちゃんが考えていることが分からないのだろう、と思ったことがあった。

まわりを見合わすと、ぼくの両親も、弟も、先生たちも、クラスメイトのことも、誰一人、何を考えているのか分からなかった。

で、人間は自分のことしかわからない生き物なのだ、と結論付けることになった。

それは、ある意味、小さな頃の大発見でもあった。

ぼくがその時、イメージした「自分」というのは、眼球の指令室に小さな自分がいて、そこから世界を監視しながら巨大なロボットの自分を操縦している、というマンガ的イメージ…。

それから半世紀以上の歳月が流れたが、おおよそ、この原理に変更はない。

「自分対他人」という構図は幼稚園児の頃からずっと一緒である。

2,

小学生になった頃、ここに神様の意思が介入することになった。

というのは、ある日、同級生の子を好きになるのだけど、もちろん、この子が何を考えているのか分からないばかりか、会えない時に、この子がどこで何をしているのか、なぜ自分にはわからないのだろう、と考えるようになった。

学校に行くと会えるが、下校時間以降は雲隠れしてしまうのを不思議がった。

その時、ぼくが考え出したのが「神が作ったシナリオ」という仕組みである。

つまり、ぼくはぼくという舞台世界の上で演出家によって動かされている人形なのだ。

そこに時々登場をするエミコちゃんも、やはり同じ。

で、彼女は神の演出により、朝の9時にぼくのステージに登場する。出番ということである。で、夕方の4時くらいに退出する。そのあと、どうなるのだろう、と幼いぼくはは考えた。

神様は出演が終わったエミコちゃんを出演者ボックスの人形箱の中に仕舞うのである。

そして、次の出演時間まで待機させる。これこそが、ぼくが小学生の時に考えた「神が作ったシナリオ」ということになる。

3,

昨日、高校時代の柔道部の仲間、国際弁護士の中村勉から10年ぶりくらいにメールが届いた。あら、珍しい、と思った。

中村はこの10年、いったい、どうしていたのか、と思うのが普通だが、ぼくは余計なことを考えず、神様の待機ボックスで眠っていたのだね、と考えた。

そんなわけはないのだけど、そう考えると、一瞬で不思議は雲散する。


中学、高校と成長をしていく中で、世界と自分ということを意識するようになった。

この世界はいったいどういう仕組みで動いているのか、ぼくはわくわくしながら考えるようになる。

なんで自分は東京で生まれたのだろう、とか、なんでぼくはアメリカ人でもアフリカ人でもないのだろう、とか、人間の果てがどこにあるのか、地球上にいる人間全てとなぜ繋がることが出来ないのか、などなど、疑問も果てしなかった。

たとえば出会える人よりも圧倒的に出会えない人が多いのはなぜか、などについて考えるようになる。

これらの疑問はやがて「人間とはなんぞや」という、ぼくが生涯抱えることになった根本命題へとつながっていった。

果てしない世界のことを意識すればするほど、ぼくは内なる自分は何か、というところに回帰していくのであった。

4,

「人間とはなんぞや」というこの疑問が不思議なことにぼくが生きる「動機」の一つになっていく。

そして、ここからぼくの「絵画」や、ぼくの「小説」が生まれるようになる。

しかし、長い年月「人間とはなんぞや」と考え続けてきたのだけど、だんだんその仕組みがわかりかけているのも事実で、しかし、分かってしまうと生きる動機を奪われてしまう可能性もあり、近頃は分からないふりをするようになった。

いつまでも分からなければ、ぼくは生きる推進力を維持することが出来るが、いわゆる悟りを開いてしまうと、人間はそこで終わる。

悟らないようにするのが今は懸命かもしれない、…。

とある病院の重病患者の病室にはシュールな絵が飾らわれてある。患者に「この絵はなんだろう?」と疑問を持たせることで、生きることを支えるのだという。

なるほど、とこの話しを聞いた時、腑に落ちたのは、まさに、自分の人生が「人間とは何ぞや」という疑問によって、生かされてきたからに他ならない。

少なくとも60年はぼくの生きる原動力は「人間とは何か」であった。

ならば、分からないまま最後まで「人間ってなんだったのかな」と思いながらこの世界を去るのも一つの手だな、と思いはじめて、微笑んでいる。

つまり人間には、わからないこと、知らないこと、が大事だということだ。

わかったふりをせず、あらゆることに感動できる人間でいられることが単純に若さの泉なのかもしれないね。

人間の数だけ、人間らしさは、あるわけだから、小さなことを言われても、気にすることはない。

もっと、大きな世界から自分を認めていくことが大事になっていく。


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Hitonari Tsuji

Écrivain