Eiko Hanamura (9 novembre 1929 - 3 décembre 2020)
Née à Saitama, dans une famille de commerçants. Après sa naissance, ses parents divorcent. Avec sa mère, peu présente à la maison, la jeune Hanamura est surtout élevée par sa grand-mère. Elle fréquente le lycée pour filles de Kawagoe, mais perd hélas sa grand-mère avant la fin de la guerre. Appréciant particulièrement le travail de l’illustrateur Jun'ichi Nakahara, elle intègre l’université d’art et de design de Joshibi, mais elle arrête ses études avant la fin. Elle quitte son foyer avec l’homme qui deviendra son mari, qu’elle rencontre grâce à son amour pour le théâtre.
A deux, ils s’installent à Osaka. C’est là que, sous l’impulsion de Toshihiko Fujiwara, propriétaire d’une petite librairie de location, qu’elle participe à la revue de prêt (« kashibon ») Niji. Sa première histoire courte, intitulée Murasaki no Yousei (Lit.: "la fée violette") est ainsi publiée en 1959.
Pendant des années, elle dessinera des récits pour ces revues de prêt. Elle rencontre à cette époque de nombreux auteurs devenus cultes aujourd’hui, tels que Umezz, Takao Saito.
Remarquée par des éditeurs de manga, elle finit par être courtisée par Kodansha. C’est finalement en 1964 qu’elle fait ses débuts officiels dans le monde du shôjo manga en publiant dans Nakayoshi l’histoire Shiroi Hana ni tsuzuku michi. Par la suite, tous les éditeurs la contactent et elle publie dans de très nombreuses revues.
En 1975, son manga Autant en emporte la brume (Kiri no naka no shojo) devient le premier shôjo manga à être adapté en série TV (sous le titre « Katei no himitsu »), sur la chaine TBS.
En 1989, elle reçoit le 18e prix d’excellence de la Japan Castroonists Association.
En 1997, son adaptation en manga du Dit d’Ochikubo remporte le Grand Prix Manga du 1er Japan Media Arts Festival.
En 2007, elle est sélectionnée pour représenter le Japon à l’association des Beaux-Arts de France au Musée du Louvre.
En 2017, elle reçoit un prix d’honneur de la part de la Société nationale des beaux-arts français.
Elle s’éteint le 3 décembre 2020.
On peut dire aujourd'hui qu'elle fait partie, sans l’ombre d’un doute, des pionnières méconnues du manga féminin. S’émancipant des codes graphiques imposés par les hommes - et cela dès l’époque où elle dessinait pour des magazines de prêt - elle est connue pour l’esthétisme fleuri et lyrique de ses oeuvres. On reconnait ses personnages à sa manière de dessiner leurs cils inférieurs. Elle a été parmi les premières à introduire des thématiques adultes dans les shôjo mangas pour adolescentes et n’a cessé de travailler pendant toute sa vie. Autant illustratrice qu’autrice de mangas, elle s’est attaquée à des genres aussi variées que la romance, la comédie, le suspens ou le récit historique. Femme humble et toujours souriante, au-delà de son impact chez les lecteurs, elle était aussi particulièrement appréciée par les collègues mangakas. Elle a sans aucun doute marqué le coeur de tous ceux qui ont eu la chance de la rencontrer…