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La céramique Mino

Ryotaro Kato

Le 4 novembre 2022

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La céramique Mino est originaire de Tajimi dans la préfecture de Gifu. Sa naissance remonte à plus de 1300 ans et représente aujourd’hui la fabrication la plus prolifique en poterie japonaise. 
Le four de Koubei est l’une des plus célèbres poteries de Mino. Il a été fondé en 1804 par Koubei Kato à Ichinokura-go à la fin de la période Edo (1604-1868), et il est rapidement devenu le fournisseur officiel du château d'Edo.
Alors que le deuxième du nom s’est distingué par la finesse et l’esthétique de sa peinture sur céramique, son successeur s’est passionné dans l’étude de la céramique chinoise en approfondissant connaissances et techniques. La cinquième génération (1893-1982) a hérité de la virtuosité de son prédécesseur et a créé des pièces d’une extrême beauté en maîtrisant à la perfection le large éventail de techniques céramiques chinoises de glaçure. La poterie Koubei a bâti ainsi ses fondations, génération après génération, au rythme des créations de nombreux chefs-d’œuvres.
 Après des années de recherche, Takuo Kato, sixième de son nom (1917-2005), a reconstitué les techniques de la céramique persane et de la glaçure polychrome. Il a donné vie à sa créativité en produisant des pièces issues de ces méthodes en mêlant glaçure bleue, émaux à lustre métallique et sancai. Pour ces réalisations, il a été reconnu comme trésor national vivant du Japon.

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Aujourd’hui, la poterie Koubei est dirigée à la fois par Koubei Kato, septième du nom et par Ryotaro Kato représentant la huitième génération. Ils sont tous deux artistes céramistes et sont entourés de plus de vingt artisans qualifiés. L’atelier produit principalement de la vaisselle. Par ailleurs, les environs de la galerie qui expose les céramiques ont été décorés de deux étoiles par le Guide vert Michelin du Japon.  
Ryotaro crée principalement des céramiques pour le thé. Il reprend le flambeau de la tradition céramique de Mino Momoyama. Au cours de la période Azuchi-Momoyama, la céramique Mino a produit d'excellentes céramiques à thé telles que Kizeto, Setoguro, Shino et Oribe, connues sous le nom de poterie Momoyama, qui sont aujourd'hui reconnues comme des « trésors nationaux » et « des biens culturels importants ».

Pendant longtemps, la céramique chinoise était particulièrement appréciée et incarnait l’élégance dans le domaine. Par la suite, la céramique Mino a été la pionnière de l’esthétique potière exclusivement japonaise, contribuant ainsi au wabi-sabi, et a largement favorisé la popularisation de la cérémonie du thé. Ryotaro est certes admiratif de la poterie Mino Momoyama mais il ne cesse d’explorer les fondements de la vaisselle réservée à la cérémonie du thé afin de les remettre au goût du jour. Pour lui, la flamme est une énergie de la nature et la poterie est une forme d'art qui combine nature et artifice.
« Mon ouvrage n'existe qu’avant la cuisson. La suite est l'œuvre de la flamme. A travers le feu naît l’inédit, une pièce unique qui se situe au-delà des hommes. C'est ma joie, et je crois que c'est ce qui touche les gens. »
Il fait chauffer son four à bois jusqu’à 1300°C sur cinq jours, puis le laisse refroidir durant une semaine. Cette cuisson lente lui permet d'obtenir une surface tendre et rebondie et une couleur à la fois douce et vive.

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D’un autre anagama, chauffé quant à lui à 1200 degrés, Ryotaro sort des bols à thé. Ce refroidissement rapide permet à la couleur noire d’être sublimée. Il s’essaie à de nombreuses techniques et procède à de multiples mélanges de glaçure afin d’obtenir, entre autres, le bleu turquoise ou le noir de Seto. 
A l’issue des cuissons, le céramiste organise régulièrement des cérémonies du thé. Il est également un calligraphe passionné.

Ryotaro Kato ne se contente pas de reproduire les céramiques de Mino Momoyama, qui ont cessé d'exister pendant la période Edo, mais il en dessine une extension dans le présent et au-delà. Pour cela, il organise des expositions individuelles et collectives à l'étranger, notamment au Royaume-Uni, en Italie et en Chine et fait connaître les céramiques de Mino Momoyama dans le monde.

Ainsi, Ryotaro est un artiste céramiste représentatif de la génération à venir. Pour cela, il a reçu en 2021 le prix d'encouragement à l'art et à la culture de la préfecture de Gifu.

http://www.koubei-gama.co.jp/
(Version anglaise disponible.)

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Ryotaro Kato

Céramiste

Né en 1974, il est le fils aîné de Kato Koubei, la septième génération du four Koubei, qui existe depuis plus de 200 ans, depuis la fin de la période Edo. son grand-père est Takuo Kato, un trésor national vivant. En 2000, il achève ses études de troisième cycle à l'Université des arts de la ville de Kyoto En 2012, il participe à la Triennale d'art Echigo-Tsumari En 2014, il expose au grand prix de la céramique Paramita En 2015, il succède à la huitième génération du four Koubei En 2016, il expose au Musée des arts de Furukawa et au Musée préfectoral d'art céramique d'Ibaraki En 2017, il conçoit un anagama qui s’ouvre comme un tiroir En 2018, il expose à l’INAX Live Museum, et au Musée des Beaux-Arts de Gifu), au CASA GIFU et à Ginza Wako Sa poterie est utilisée au Nara Sansai Tenmoku durant la cérémonie du thé présidée par Maître Sen Soya lors de la commémoration du temple Kofuku-ji à Nara En 2019, il expose au Goldmark Gallery en Angleterre puis y organise une cérémonie du thé, ses œuvres sont exposées au Musée de la céramique Toshin Mino) et au Musée d'art Furukawa En 2021, il reçoit le prix d'encouragement à l'art et à la culture décerné par la préfecture de Gifu