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La céramique d'art à la période Gekokujo - un contre-pied à la société contemporaine

Japan Stories

Le 6 février 2023

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Un concept allant à l'encontre du wabi-sabi


--Quand j'ai vu vos œuvres, j'ai été choqué. J'ai trouvé vos œuvres très flamboyantes. Les couleurs sont vives, avec de l'or et de l'argent, et les formes saillantes. J'ai eu le sentiment qu'elles étaient à l'opposé de ce qu'on a l'habitude de voir dans la céramique d'art.


Koga : C'est vrai. Lorsque la céramique est évoquée, nous pensons d'emblée à la cérémonie du thé. Le wabi-sabi est toujours assimilé à Sen no Rikyu qui prône la sobriété.

--Comme vous dites, la céramique a plutôt une image austère.

Koga : Je m'intéresse à l'univers de la cérémonie du thé, et je respecte beaucoup les œuvres traditionnelles wabi-sabi. Si vous retracez son histoire, vous arrivez toujours à Sen no Rikyu. À l'époque, les karamono (bols à thé en provenance de Chine réservés aux cérémonies du thé, note du traducteur), colorés et luxueux, étaient très appréciés et ces véritables œuvres d'art étaient associées au pouvoir. Dans ce contexte, Rikyu a osé utiliser des bols à thé noirs fabriqués au Japon en déclarant: "C'est cela, la beauté du Japon." C'était comme un pied-de-nez à l'ordre établi.

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-C'est sûr. Mais pourquoi Rikyu a choisi la couleur noire ?

Koga : L'idée du bol noir était de remettre au premier plan le rituel de la cérémonie. Rikyu voulait que le contenant s'efface au profit de la précision du geste. La pièce épurée à la lumière tamisée participait à la création d'un environnement propice. La couleur noire était donc la conséquence logique d'une initiative de maître. Cette esthétique est transmise depuis plus de quatre cents ans, et j'ai le sentiment que le wabi-sabi est gravé dans l'ADN du peuple japonais. Je pense que de telles valeurs ne peuvent plus être créées. C'est pourquoi j'ai eu l'idée d'aller à contrecourant du wabi-sabi que, par ailleurs, je respecte profondément.

-Qu'est-ce que cet "anti-wabi-sabi", en termes plus concrets ?

Koga : C'est le désordre qui se dégage de l'objet. Tout comme Rikyu l'a réalisé, j'aimerais attribuer à mes œuvres une apparence, une sensation et une expérience gustative qui transforment les sens à travers elles. Néanmoins, ma philosophie esthétique va à l'encontre de celle du wabi-sabi. Je souhaite créer à partir des traditions et des techniques qui ont été transmises à travers les âges, tout en incorporant ma propre sensibilité issue du monde actuel.

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《 SPIKY SHELL W 》 2019

--Comment en êtes-vous arrivé à utiliser des clous ?

Koga : Lorsque j'ai vu un vase considéré comme un chef-d'œuvre dans un musée à l'étranger, j'ai fortement ressenti le pouvoir inhérent aux objets. J'ai commencé à me demander si je pouvais exprimer cette puissance. En expérimentant diverses formes et techniques, j'ai découvert les clous. J'ai trouvé que c'était une forme intéressante de la plus petite échelle des forces. Selon moi, ils ont le pouvoir d'agir sur la vue, le toucher et le goût. C'est pourquoi je considère les clous comme un matériel qui affecte le corps et l'esprit plutôt que comme un simple accessoire décoratif.

-- Historiquement, les clous sont aussi le symbole d'un esprit rebelle, comme dans la culture punk anglaise.

Koga : Le thème de cette exposition était "les gens qui sortent du lot". J'ai pensé que les clous pouvaient représenter le dépassement et j'ai développé cette idée en incarnant à travers mes œuvres  des personnalités qui repoussent leurs limites et qui sortent des normes du monde en se débarrassant des conventions du passé. À cet égard, il existe certaines similitudes avec l'idée du "Gekokujo" selon laquelle le rapport de force entre les dominants et les dominés peuvent s'inverser. Cette pensée s'est beaucoup répandue durant les conflits militaires permanents de la période Sengoku (1450-1600, note du traducteur).

--Je vois. Quels types d'œuvres sont présentés dans cette exposition ?

Koga : J'ai voulu faire honneur à des personnalités qui m'inspirent alors j'ai créé des objets et des coupes à saké qui, à mon sens, les incarnaient bien. Par exemple, j'ai réalisé une pièce qui symbolise la grande détermination du footballeur Keisuke Honda. En japonais, il existe une expression qui illustre un cœur solide par un cœur poilu. Les clous, pour ainsi dire, représentent les poils qui poussent sur le cœur.

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《 Cœur 》 2019

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《 Cœur installation 》 2019

--Alors vos clous sont une métaphore.
 
Koga : C'était pour moi un nouveau défi d'inclure une forme inhabituelle dans un artisanat si ancien. Signifier le dépassement de soi par une représentation d'un clou a également apporté un vent nouveau au monde de la poterie. Il ne faut pas oublier que la céramique est issue d’une rencontre entre l’homme et la terre. En fonction de la texture et des propriétés naturelles de l’argile, le potier décide la forme et la couleur de la pièce finale. Avec de l'argile grossière, il aura tendance à faire des tasses rugueuses et en fonction de sa résistance à la température, il choisira un émail approprié et, par conséquent, une couleur spécifique. Cependant, le matériau de base de la porcelaine, contrairement à la céramique, passe d'emblée par un processus humain puisqu'il s'agit d'un mélange de diverses pierres brisées. Selon moi, c’est là que réside la principale différence entre la céramique et la porcelaine.
 
--Comment cette différence se manifeste-t-elle dans votre travail ?
 
Koga : Le caractère artificiel du matériau de base de la porcelaine me permet une créativité sans borne. Puisque l’homme est déjà intervenu dans un processus antérieur, je me sens autorisé à prendre mes libertés. Si je travaillais l’argile, j’aurais peut-être une posture plus respectueuse de la matière première.

--Je vois. Vous donnez-vous des objectifs lorsque vous fabriquez de la porcelaine ?

Koga : La porcelaine japonaise est vieille de quatre cents ans, celle d'Arita étant la plus prestigieuse. Elle s'est peu à peu développée en dehors de sa terre natale jusqu'à s'industrialisée aujourd'hui. Les techniques et les traditions ont été transmises de génération en génération grâce aux maîtres successifs. Se former dans la discipline est certes indispensable mais que faire après? Comme la découverte de la poterie datant de l'époque Jomon l'atteste, les œuvres peuvent nous survivre pendant des siècles. Alors la question d'empreinte s'est posée à moi. Si je crée des objets qui peuvent perdurer dans un lointain avenir, j'aimerais laisser une trace qui décrit notre présent. M'appuyer sur les techniques de nos ancêtres et cristalliser notre époque grâce à ce joyau blanc qu'est la porcelaine. Je souhaite susciter une émotion auprès des hommes du futur.

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Trouver une utilité à l'esthétique

--Je constate un certain romantisme dans votre démarche artistique.

Koga : J'ai évoqué un avenir lointain mais à vrai dire, je souhaite surtout que mes œuvres soient vues aujourd'hui, évidemment. A notre époque, tout va très vite. De grandes personnalités, les progrès technologiques et de nouveaux objets apparaissent en quelques années seulement. C'est pourquoi, d'autant plus, je considère que l'art trouve son sens dans le moment et le lieu précis de sa création. Autrement, son interprétation serait affectée. Dans cette optique, mes œuvres s'inscrivent dans une actualité brute.

--Précédemment, vous avez évoqué le wabi sabi et le gekokujo. En voyant vos pièces, je ressens une influence allant de l'époque Sengoku à celle d'Azuchi Momoyama (1573-1603, période d'unification du Japon, notamment marquée par un foisonnement des arts populaires, note du traducteur). Qu'en pensez-vous?

Koga : Vous avez raison. J'aime beaucoup cette époque contemporaine à Rikyu où une culture allant à son opposé s'est développée, notamment avec les Kabuki-mono (groupe de ronin, des samourai déchus, qui portaient des tenues exubérantes avec des manières et un langage provocants, note du traducteur). Cette période a vu deux tendances contradictoires, avec les concepts du silence de Rikyu et du dynamisme de la culture "Kabuku" que je viens de mentionner. Cette dualité contemporaine me plaît beaucoup.

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《 SPIKY JAR BLACK GOLD 》 2019

-Que vous évoque le kabuku?

Koga : Savez-vous qu'il existe de nombreux casques de samouraï très originaux? On les appelle les kawari kabuto, et ils ont comme motifs des poulpes, des scolopendres, des croissants de lune ou des caractères chinois comme celui de l'amour. Lourds et encombrants, on pourrait douter de leur praticité sur la tête d'un chevalier qui part au combat. Cependant, je pense que les samouraï exprimaient ici leur ferveur, et quelque part la folie dans laquelle ils se trouvaient. Il y a une véritable esthétique de la bataille à travers laquelle les guerriers japonais se permettaient une élégance personnelle. Ces objets ont beaucoup stimulé ma créativité alors j'ai créé "coupe à saké en demi-masque".

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--Que retenez-vous des aspects idéologiques et culturels du kabuku ?

Koga : Les contenants ont évolué. On est passé du bol à thé à la vaisselle des kaiseki, puis la coupe à saké a complété la carafe. Ce passage s'est opéré dans la période Sengoku. Le contexte socioculturel m' a beaucoup interpelé et je crois qu'on peut le voir dans mes créations.

--Quel usage souhaitez-vous concernant vos coupes à saké ?

Koga : Depuis l'Antiquité, les banquets font partie intégrante des cérémonies et des événements politiques. Lors des bureiko, les banquets officieux, les convives se rencontraient dans une mascarade où statut et hiérarchie sociale étaient mis de côté, où seule la personnalité était sondée. La décontraction était de mise, l'ambiance plus festive, bref, l'occasion pour tous de se connaître sans le prestige qu'offrait le rang. J'aimerais que mes coupes à saké participent à des instant de convivialité, que leur originalité fasse réagir en offrant des moments d'échange plaisants.

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《Coupe à saké, forme faucon, en or 》 2019

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《Coupe à saké, forme obstinée, en platine 》 2019

--Vos œuvres sont inspirés des masques des seigneurs de guerre japonais et vous avez parlé de la pensée Gekokujo. Dans quelle mesure cette idéologie accompagne vos créations?

Koga : A l'époque, les seigneurs de guerre se sont battus pour s'emparer d'une hégémonie. Aujourd'hui, il n'y a pas la guerre au Japon mais, avec le développement des réseaux sociaux, chaque individu porte une parole et j'ai le sentiment que tout un chacun est en mesure d'influencer le cours du monde. En d'autres termes, nous vivons une époque où le pouvoir est à porté de main, comme dans l'idéologie Gekokujo. En ce sens, il existe des points communs avec la période Sengoku. Malgré cette réalité, j'ai parfois l'impression que la société obéit à des standards. C'est pourquoi je désire créer des œuvres à la fois uniques et percutantes. En créant "Cheeked Armour Cup" qui s'inspire du casque, non seulement par son apparence mais aussi par le message qu'il véhicule, j'ai voulu donner forme au concept d'ambition. Je serai donc honoré si des personnalités déterminées à se dépasser et à porter une voix apprécient mon travail. 

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《 SPIKY SAKE CUP 》 2019 

<B-OWND> Photo by Yo Ishigami

Profile : Takahiro Koga
Né en 1987 dans la préfecture de Fukuoka, Koga est diplômé du cours de beaux-arts et d'artisanat de la faculté de culture et d'éducation de l'université de Saga en 2010, et fabrique des céramiques à Nagashima-cho, dans la préfecture de Kagoshima, depuis 2011.

Texte original

下剋上時代の陶芸-現代社会へのカウンター


――古賀さんの作品を見たときに衝撃が走りました。なんてド派手な作品なんだろうって(笑)。トゲトゲしているし、色彩は金や銀など豪華絢爛。一般的な陶芸作品の対極にあるような作品だと感じました。

古賀 ははは、そうですよね。陶芸というと、お茶道具のイメージがあると思いますし、そうなってくると千利休のあの渋い、わびさびのイメージが一般的なんじゃないかと思います。

――おっしゃるように、陶芸って渋いイメージがあるかもしれません。

古賀 僕はお茶の世界にも興味があって、伝統的なわびさびを感じさせる作品もとてもリスペクトしています。その歴史をたどってゆくと必ず行きつくのは、千利休。当時、色彩豊かで豪華な唐物が評価され、それらの美術品が権力とも結びついていたのに、利休はあえて国内で制作した黒の茶碗を使ったんです。「これが日本の美だ」って。すごいカウンターですよね(笑)。

――確かにそうですね。ところで、利休はどうして黒という色を選択したのですか?

古賀 抹茶椀を黒くすることには、存在を消すという意図がありました。薄暗い、簡素な室内で、お抹茶を手ですくって飲むような感覚まで洗練させたのが利休です。すべてを突き詰めた結果、黒という色になったのだと思います。この美学って、400年以上もの間受け継がれ、「わびさび」は私たち日本人の美的感覚のひとつとして、すでにDNAに刻み込まれていると感じます。僕は、こんな偉大な価値や発想ってもう中々創造できなんじゃないかと思っていて。だからこそ、対抗するにはリスペクトを込めて「反わびさび」だろう、という考えに至ったのです。

――反わびさびとは、もう少し具体的に言うと、どんなイメージなのでしょうか。

古賀 モノからめちゃくちゃに存在感が出ている感じ。僕がやりたいことのひとつは、利休が行ったみたいに、見た目も触感も味覚も違ってくるような仕掛けを、わびさびの思想と逆の方向で行うことです。そしてそこに、これまで受け継がれてきた伝統や技術を踏まえながら、現代を生きる自分の感覚も取り入れて作品を作りたいと考えています。

――スタッズという表現に行きついたのはどういった経緯があったのでしょうか。

古賀 以前、海外の美術館で名品とされている壺を見たとき、「モノに内在する力」を強く感じたことがありました。この「力」を作品になんとか表現できないか、どうしたら可視化できるかと考えるようになり、さまざまな形や技法を試行錯誤していく中で、スタッズというものに行き着きました。「力の最小限の単位」として、おもしろい形だなと感じたのです。スタッズは、視覚、触覚、味覚など、人間の感覚に何らか働きかける力がある。だから僕は、スタッズを装飾というよりも、心身に影響を与えるものとして捉えています。

――歴史的にみると、スタッズってブリティッシュ・パンクのように、反骨精神の象徴でもあると思いますが、そのあたりの意味も込められていらっしゃいますか?

古賀 僕はこの展示のテーマを考える段階で、スタッズを、広義の意味で「突出」とみなすこともできるんじゃないかと考えました。それを発展させて、今回の展示でテーマとしたのは「突出した人」。たとえば、「自分の限界を突き破る人」、「世界の常識を打ち破る人」、「過去の因習を振り払う人」というような存在。この点を見れば、戦国時代の下剋上の考えと共通する部分もありますね。

――なるほど。今回の展示にはどのような作品が並んでいるのですか?

古賀 僕自身が今生きていて、勇気をもらったり、励まされたりという人をピックアップして、その方々へのリスペクトを込めて制作したオブジェや酒器などです。たとえば、今回は本田圭佑選手をイメージした作品がありますが、これは彼の強靭なメンタルを象徴しています。強心臓って、心臓に毛が生えているという表現もありますよね。いわば、その「心臓に生える毛」をスタッズで表現しているのです。

――スタッズを比喩的に捉えていらっしゃるのですね。

古賀 スタッズという、これまでの取り組みに新しい意味を見出して、「突出した人」というテーマにまでもっていき、作品として昇華したことが、自分にとっても、陶芸界にとっても、新しい挑戦だったのかなと。そもそも焼物って、本来土と向き合って形や色を決めるものなんですよ。たとえば、粗めの土だから、荒々しい茶碗にしようとか、耐火度の高い土だから、こういう釉薬を使ってこんな色にしようとか。けれど磁器って、陶器と違って、原料は石なんです。細かく砕いて、人工的に粘土のようにする技術でできた素材。つまり、最初から人工物ということです。ここが陶器と決定的に違う点と考えています。

――その違いは、作品にどのように表れているのでしょうか?

古賀 はじめから人の手が入っているものなら、自由に作っていいんじゃないかなと考えていて。だから僕が作っているような人為的な形の作品ができるんです。けれど陶器は、やっぱり土が天然ものですから、それは素材の声を聴くというか、尊重した表現の方がいいと考えています。

――なるほど。磁器をつくるということに対して他に意識されていることはありますか?

古賀 磁器って、有田焼が聖地の焼物で、400年くらいの歴史があります。様々な地域に広く伝搬していますし、産業化もされている。この長い歴史の中で、先人達の伝統や技術が育まれ、伝承されてきました。けれど、修行してそれを身につけて、じゃあ現代人の僕はどうする?っていう問題がありました。焼物って、100年、1000年、10000年と残るものなのです。例えば縄文土器だって現存している。だからこそ、遠い未来、後世にも残す自分の作品を作るならば、今自分が生きているこの時代を反映したものにしたい。先人達が築いてきた技術、伝統を用い、「白い宝石」ともいえる磁器で、この時代を結晶化できたらなと考えています。そして、後世の人に、何らか感じてもらえることがあったらうれしいですね。

――それはすごくロマンがありますね。

古賀 といいつつ、一番作品を見てほしいのは、「今」なんですけどね。数年経っただけで、またすごい人、新しい技術、面白いモノってどんどん出てくるじゃないですか。時代ってめまぐるしく変わるし、だからこそ「今」この場所、この時に見てもらわなければ全く別のものとなってしまう。そういう意味で、僕の作品は「ナマモノ」でもあるんです。

――先ほど、作品コンセプトを伺った際に、「わびさび」や「下剋上」といったキーワードが出てきましたが、古賀さんの作品からは、どことなく戦国から桃山美術の雰囲気を感じます。

古賀 その時代をモチーフにしている作品も多いですからね。やはりあの時代にすごく惹かれるものがあるんです。利休もそうですけれど、同時代に、「かぶく」という文化も出現しました。利休が「静」ならば、傾奇者たちは「動」という感じで、全く真逆の表現を突き詰めている。本当に面白いなと思います。

――「かぶく」というと、例えばどのようなものをイメージされていますか?

古賀 当時の武将の兜に、ユニークなものがたくさんあるのはご存知ですか?「変わり兜」と言って、タコやムカデ、でっかい三日月や愛という漢字がのっていたり。あれを纏って馬に乗って走ったら、風圧や重さで転げ落ちるんじゃないかって思うくらい、戦闘向きじゃないものがたくさんあって。そこには用の美やわびさびが皆無なんです。つまりあれって、いかにぶっとんでいるかという美の戦いだと思ったんです。自らの心意気を表現していたり、シャレを効かせてみたりと、それぞれの固有の美を表現していて面白いですね。こういうものを見ていると、作家としてすごく刺激されるものがあり、僕の作品《頬鎧盃》というシリーズは、この「変わり兜」をモチーフにしています。

――思想的、文化的な部分からの影響はいかがでしょうか。

古賀 もちろんあります。器は、お抹茶から懐石、そして徳利やぐい吞みへと発展していきますが、その発端はやはり戦国時代頃。そのあたりの背景への意識が先にありました。
――《頬鎧盃》などの酒器について、実用面ではどのようなことを考えていらっしゃるのでしょうか。
そもそも祝宴の席って、古来より儀礼や政事の場に不可欠なもので、さらには無礼講といった立場を超えた祝祭の場として、人の度量や心意気を見る場でもあったんです。だから、ユニークな酒器を使って、その場が盛り上がったり、より楽しい時間につながるよう、コミュニケーションツールとなればうれしいですね。

――戦国武将のカブトをモチーフにした作品ということで、先ほど下剋上というお話も出ましたが、コンセプトの部分にもそういった思想は関係していますか?

古賀 戦国武将たちは、覇権を争って国内で戦っていたじゃないですか。現代は戦争をしているわけじゃないけれど、SNSも発達していて、誰にでも発言力があり、覇権を狙える時代だと感じています。つまり、下克上が可能な世の中ともいえる。そういう意味で、戦国時代と重なる部分があるように感じています。僕は今、社会が画一化しているように感じることがあります。だから、僕はそれに対して、あえて個性的で存在感のある作品を制作したい。《 頬鎧盃 》って、見た目もですけれど、こういう思想的な部分にも変わり兜に着想を得ています。いわば、志と誇り、強い意志を形にした作品なんです。だから、高みを目指し、声を上げる勇気を持った人たちに共感してもらって、僕の作品を使ってもらえたらこれ以上に嬉しいことはないですね。 <B-OWND>

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