Cela s’est passé il y a quelques jours dans mon atelier, juste avant de commencer mon dernier cours de calligraphie de la saison. Mes élèves ont apporté du champagne et nous avons tous trinqué pour l’occasion. Je n’ai pas l’habitude de boire quand j’écris mais exceptionnellement, je me suis laissé tenter par un verre. Il faisait alors chaud et humide, la fraîcheur du breuvage cristallin était un délice. C’est alors que je me suis rappelé le travail de Wang Xizhi.
Réalisé en 353, la Préface au recueil du pavillon des orchidées est le texte le plus connu de l’histoire de la calligraphie. Selon une interprétation, ce maître de calligraphie aurait écrit lors d’une festivité très particulière le poème qui deviendra l’un des plus fameux dans le domaine. Un jour où il a invité parents et amis, il a organisé une fête de ruisseau sinueux pendant laquelle les participants, installés au bord d’un cours d’eau, doivent composer un poème avant qu’une coupe d’alcool de riz n’arrive à leur niveau. Sa réalisation méritait certes quelques corrections techniques selon les conventions de l’époque, mais jamais Wang Xizhy n’a considéré avoir égalé l’harmonie brute de son œuvre initiale. C’est la version du maître sous ivresse qui nous est parvenue et qui est considérée comme sa pièce majeure. J’aurais bien aimé le voir réaliser cet exploit dans un pareil état.
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