Etapes de fabrication
Dans la fabrication des Nanbutekki, la confection des moules est la plus cruciale. Elle ouvrage la forme de la théière et le relief qui orne sa surface. C’est aussi le moment qui prend le plus de temps car elle demande un travail à la main très minutieux et une cuisson.
Premièrement, l’artisan dessine en taille réelle la silhouette et les dessins qui apparaîtront en bossage. Il découpe alors une mince planche en fer qui a la forme d’une moitié symétrique de la future pièce. Autrefois, cet outil était en bois, si bien que kigata, son nom, signifie littéralement forme en bois. Celle-ci sera axée au centre d’un caisson en brique qui sera rempli au fur et à mesure de sable mélangé à de l’argile. En tournant cet outil autour du pivot, la théière prendra peu à peu sa forme. Ce premier moule est réalisé avec trois types de grains spécifiques. La mouture est grossière pour la surface extérieure afin de donner aisément la forme puis plus fine pour la consolider, enfin, la dernière est si lisse qu’elle a une texture semblable à de la soie (ce qui a donné son nom, kinumane, argile de soie). Avant que cette dernière couche d’argile ne sèche, des tampons et des pinceaux sont maniés pour décorer la surface de la théière. Une fois parfaitement sèche, le moule passe au four à 1200 degrés.
Ensuite, un moule épousant la surface intérieure de la théière est posé dans le moule extérieur cité plus haut. Constitué lui aussi de sable et d’argile, il n’est pas cuit mais seulement séché et sensiblement plus petit que le premier moule. Il est enduit d’une cendre qui permettra son extraction une fois que la pièce sera cuite. Le fer fondu et égalant une température de 15000 degrés est coulé entre cet interstice. La théière, démise de ses deux moules, est cuite ensuite à 800 degrés. C’est à ce moment que le traitement thermique apporte la protection contre la rouille.
Enfin, les finitions sont apportées. Le ponçage parfait les détails du décor puis l’ouvrage est chauffé à 300 degrés pour y déposer une couche de laque au pinceau. La coloration est réalisée par un liquide d’acétate de fer mélangé à une infusion de thé, dont le taux nuancera la couleur entre le noir et le marron.