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Yosuke, épisode 2

Marie Ebersolt

Le 9 juin 2023

Le matin, c’est le marathon. Je me lève aux aurores pour accueillir ma femme. Après ma toilette, je nous prépare le petit déjeuner que nous prenons ensemble quand elle rentre du travail. Nous parlons des prérogatives de la journée et de leur organisation. Comme elle est fatiguée et que j’ai des tâches qui m’attendent, nous ne nous attardons pas beaucoup. Ma femme réveille les enfants et les embrasse avant d’aller se coucher. J’attends les petits en leur cuisinant un ou deux légumes à la vapeur et des œufs au plat avec des saucisses. Ils prennent un verre de jus d’orange pour l’un, un de lait pour l’autre. J’ai décidé ce répertoire pour tirer les avantages d’un petit déjeuner japonais et de celui des européens. Autant je trouvais que la traditionnelle soupe miso avec un filet de poisson et du riz manquait de fantaisie, autant la tranche de tartine avec de la confiture accompagnée d’un chocolat chaud me semblait trop sucré. Quoiqu’il en soit, tout ça demande beaucoup de préparations ! Quand je pense que je vais devoir dans quelques années préparer en plus des bento pour l’école… Je ne me plains pas mais faire tourner une maison n’est pas une mince affaire, comme le pensent encore trop souvent les hommes d’aujourd’hui. L’intendance, le rangement quotidien, nettoyer la table et la cuisine, plier le linge, penser à la liste de courses et des plats de la semaine, sachant qu’il y en a trois par jour…et tant d’autres postes. Ces pléthores d’obligations ingrates et quotidiennes, on ne s’aperçoit de leur nécessité que quand on les accomplit. Quand les bambins ont terminé de manger, je les lave, les habille et on joue tous ensemble. Les journées passent vite mais parfois, j’aimerais souffler un peu, boire une tasse de thé et feuilleter une revue. Il n’y a pas un moment de répit avec les enfants en bas âge, l’attention est constante et la fatigue nerveuse. Je suis sur le point d’exploser quand certains de mes amis se plaignent que leur femme est toujours fatiguée, qu’elle ne s’apprête plus ou que la maison n’est pas assez propre. Je leur dis qu’elle n’en a simplement pas le temps et que leur journée est bien plus éreintante que certains métiers qui ne sollicitent pas d’énergie physique ou de concentration mentale. À quoi ils me répondent avec un rire narquois que je suis bien placé pour le savoir. J’ai déjà atteint le nombre de mot imparti que je n’ai parlé que d’une matinée ordinaire. Je reviens pour la suite de la journée.   

Avez-vous l'impression d'avoir loupé un chapitre? La présentation de Yosuke, c'est par ici !   

Marie Ebersolt

Rédactrice-traductrice