Qu’est-ce que ça fait du bien de prendre l’air de la montagne ! J’en reviens toujours revigoré, prêt à tout affronter. Tôt le matin, j’ai pris ma voiture et en deux heures, j’étais arrivé au pied du Mont Fuji. Alors que je préparais mes affaires, je me suis aperçu avoir oublié une bouteille de gaz de réchaud supplémentaire. En espérant que la dernière tienne, je me suis mis en chemin. Il n’y avait pas tant de monde que cela mais j’ai remarqué un groupe de trois hommes. Ils avaient à peu près mon âge. Nous nous sommes salués car, entre randonneurs, nous formons comme un groupe. Néanmoins, à cet instant, j’ai préféré rester seul pour me retrouver et profiter des lieux. D’un naturel solitaire, je ne me sens moi-même que quand je n’ai pas à me tracasser de politesses d’usage et de conversations cordiales. De plus, l’environnement verdoyant et l’air pur me font oublier le quotidien. Connaissez-vous le terme de Shinirin yoku ? Il signifie littéralement « bain de forêt » et consiste à apaiser l’esprit grâce à l’air pur et au parfum des arbres. La sylvothérapie est préconisée pour une bonne hygiène de vie et il existe aujourd’hui plus de soixante sites au Japon selon l’organisation certificatrice. Bref, je vais vous épargner mon réflexe de technocrate qui se sent obligé de toujours tout expliquer. Arrivé à la première étape, j’ai décidé de faire une pause autour d’un café. J’ai mis la bouilloire sur le réchaud mais la flamme s’est vite éteinte. J’ai regardé autour de moi, en tergiversant face à l’idée de demander à quelqu’un de me donner un peu d’eau chaude. Je stressais déjà à propos du repas de midi. Comment allais-je tenir toute une journée en altitude sans me restaurer ? J’ai pris une bouffée d’air et j’ai simplement réalisé que je pourrais me contenter de manger froid. Je suis sorti de ma réflexion existentielle lorsqu’un homme m’a abordé. C’était l’un du groupe au parking. J’ai enfouis ma première impression. C’est mal vu, inconvenant. Mais j’ai été foudroyé. J’ai perdu mes mots durant ces quelques secondes qui paraissent toujours une éternité dans des moments pareils. J’avais repris mes moyens quand je marchais côte à côte de celui qui se prénommait Naoto.
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