La première démonstration d’une telle prouesse remonterait au milieu du VIème siècle. Lorsque l’empereur Kinmei nomme le meilleur archer à cheval, il lui ordonne de tirer sur trois cibles. À travers cette prestation, l’empereur honore ses ancêtres et espère la paix sociale ainsi que la fertilité des terres. Depuis cette époque jusqu’à la fin de l’ère Heian en 1185, cette discipline était pratiquée au sein de la noblesse pour des motifs cérémoniels. Elle revêtait alors largement une fonction rituelle, lors de commémoration, de dates importantes ou de divertissements d’invités importants.
Lorsque le shogunat prend le pouvoir à l’ère Kamakura qui suit, le yabusamé est inculqué aux soldats pour des fins d’entraînement. Requérant une agilité parfaitement maîtrisée à la fois en tir à l’arc et en équitation, il prépare les guerriers pour les combats dans une période où les conflits militaires étaient quasi permanents.
Par la suite, depuis l’époque d’Edo jusqu’à aujourd’hui, cette discipline est pratiquée dans un but de développement personnel. L’influence du zen y est pour beaucoup car le maniement de l’arc sur un cheval galopant demande concentration spirituelle et constance du souffle. Le buste doit rester immobile, les genoux dirigent le cheval, un bras tient l’arc quand l’autre va chercher la flèche puis la cible. La piste est longue de deux cents mètres et les cibles sont situées à cinq mètres de l’archer à deux mètres de hauteur.