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un mois après la Saint Valentin, c'est le white day!

Marie Ebersolt

Le 15 mars 2023

Au Japon, le don appelle toujours le contre don. Aussi, le présent du 14 février invite celui du retour. Ainsi s’anime le 14 mars, le « white day».

Parlons d’abord de la Saint Valentin telle qu’elle se déroule au Japon. Contrairement en France où c’est l’homme qui offre un cadeau à sa dulcinée, son homologue du pays du soleil levant est dans la position de celui qui reçoit et c’est toujours du chocolat. C’est la femme qui prend les devants. Comme vous l’aurez deviné, les codes sont très différents!

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Tout d’abord, beaucoup d’hommes japonais reçoivent du chocolat, et pas seulement les amoureux. Les hommes en mal d’amour ne sont pas laissés sur le bord de la route. De fait, il y a deux types de « tchoco ». Le « giri tchoco », celui que l’on donne par devoir, et le « honmei tchoco », offert à l’homme aimé. Le don est un véritable fait culturel, qui ponctue l’année et marque la relation entre deux individus. Quand on côtoie régulièrement quelqu’un, on lui témoigne matériellement sa reconnaissance et son souhait de nourrir une relation d’amitié, de groupe, de travail. C’est pourquoi, le 14 février, une employée de bureau ne se contentera pas de penser à l’élu de son cœur mais elle achètera également « des chocolats du devoir » qu’elle distribuera à l’ensemble de ses collègues. En retour, ces derniers lui offriront un cadeau symbolique, un gadget ou une pâtisserie à la mode. Si le « giri tchoco » trouve son sens dans l’entretien des relations de groupe, le « honmei tchoco » est entouré de beaucoup plus de solennité. Il est évidemment celui que veulent recevoir la plupart des hommes célibataires, dont certains sont déçus d’apprendre qu’ils ne reçoivent qu’un « giri tchoco » de la part d’une femme qu’il aime. L’obligation sociale est parfois d’une cruauté féroce. 

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Le 14 février est fêté par l’ensemble des jeunes Japonais, et cela commence dans les cours d’école. C’est le jour où les filles se donnent le courage d’avouer leur flamme. Elles font des recherches pour savoir quel est le chocolatier du moment, soigne l’emballage, et les plus courageuses confectionnent elles-mêmes une pâtisserie au chocolat, accentuant les dimensions engagée et intime du don. En effet, au Japon, une relation amoureuse doit commencer par une déclaration d’amour. Le baiser et les contacts physiques viennent après par étape, lorsque l’amour est partagé. Les garçons, eux, attendent d’en recevoir et se font la compétition pour savoir combien ils ont reçu de « giri tchoco » et de « honmei tchoco », le premier étant évidemment plus côté que l’autre. L’apprentissage social commence à l’école puisque les filles attendront de pieds fermes le 14 mars.   

Si, en France, la journée des amoureux concernent les couples déjà formés, au Japon, il peut être le premier jour d’une relation romantique. Dans le même temps, les couples japonais ne s’empêchent de se réserver cette date, pour un restaurant ou une journée en toute intimité.  

Marie Ebersolt

Rédactrice-traductrice